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Le rôle des mots

Samedi 27 juillet 2013 à 21:36

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Dans une forêt dense, des arbres aux feuilles violettes obstrue l'horizon. Une grande silhouette est accroupie, le regard fixé sur une stèle. Un étrange langage est gravé profondément dans la pierre. Vêtu d'une longue cape sombre, ce long corps sans détail s'élève lentement et éructe d'étranges mots, dans un ton appuyé de récitation. Cela dure deux grosses minutes. Au fur et à mesure que ses paroles s'évanouissent dans l'air ambiant, les mots qu'ils prononcent résonnent de plus en plus fort.
Un long silence plane dans ce bosquet très touffu. Le soleil point toujours et rien ne se passe. L'homme crie, comme pour évacuer son mécontentement : " Fais chier, c'est toujours pas la bonne ! ".

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A quelques pas de là, les buissons frémirent.
Priant pour qu'il ne l'ait pas entendu, Aélys retint sa respiration. Recroquevillée derrière un gros buisson, elle suivait la sombre silhouette depuis un bon moment. Vêtue de vêtements usés au tissu bon marché, le jeune femme était de corvée de ramassage de champignons quand elle avait aperçu cet homme. Piquée par la curiosité, elle avait décidé de le filer. Ce visage lui était inconnu, et pourtant, elle connaissait tout le monde par ici. Elle avait donc laissé en plan son activité et son panier pour suivre les traces de ce mystérieux voyageur. Cela faisait un moment qu'il n'avait pas bougé, et son cri l'avait fait sursauter, secouant les branchages se trouvant près d'elle.

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Ce nouvel échec cuisant le rendit soudainement bouillant. Son humeur avait changé d'un seul coup. Perdu dans ses pensées, il reprit ses esprit et se dirigea vers la ville, situé à plusieurs kilomètres, d'un pas lourd mais rapide. Dans son sursaut, un rocher érafla son capuchon et un bout de tissu sale était resté accroché à cette pierre pointue. Une sorte de bandelette étrange et vieille.

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Aélys était brune, plutôt jolie, aux grands yeux couleur de miel, brillants de détermination et de volonté. Elle ne mesurait pas plus d'un mètre cinquante-cinq, elle était fine et se pouvait se faufiler partout. Farouche, elle savait courir vite malgré les apparences. Ses cheveux étaient coiffés en chignons et cachés par un bonnet blanc. Elle portait une robe grise et un tablier blanc, et elle avait abandonné ses sabots avec son panier.
Elle attendit un moment. Sûre qu'il ne l'avait pas repérée, elle se remit à le suivre un moment. L'homme était partit en direction de la ville. Elle s'arrêta au rocher où il avait perdu un morceau de son vêtement... Elle le saisit et le regarda avec attention. Elle haussa les épaules et fourra le vieux bout de tissu dans sa poche. Elle regarda tout autour d'elle et repris sa route vers la ville.

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D'une impatience incroyable, le grand homme avait écrasé l'herbe pendant à peine cinq minutes et il décida soudainement de s'asseoir dos à une souche. Harassé par son lourd fardeau, la tête baissée et les point serrés et tremblants, posés sur ses genoux.


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Aélys s'approcha de l'homme, doucement mais sans chercher à être discrète. Elle se planta à environ un mètre de lui sur sa droite, droite comme un i, son panier devant ses genoux tenu par une main. De l'autre main elle avait pris le bout de tissu et le tendit vers l'homme.
 
"... Pardon... Monsieur, vous avez perdu ça..." dit-elle en faisant une rapide révérence.

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L'homme releva la tête en voyant la petite demoiselle approcher. Il releva le haut de sa capuche, pour garder son visage caché dans l'ombre de ce vieux tissu. Des yeux inexpressifs brillaient pourtant, malgré tout le mal que Sean s'était donné. Des yeux d'un bleu plus pâle que le ciel. D'un voix timide et presque incompréhensible il répondit avec  politesse.
" Merci mademoiselle, mais vous n'auriez pas dû vous donner tout ce mal pour un vulgaire bout de tissu ".

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Elle n'avait absolument pas pensé à ce détail. En effet, elle ne l'avait pas vraiment suivi pour lui rendre ce morceau de toile.
 
"Oh, euh... Disons que j'allais dans la même direction !"
 
Elle qui avait l'habitude de mentir, elle n'avait vraiment pas fait fort cette fois. Elle remit machinalement le morceau de tissu dans sa poche.
 
"Excusez-moi pour ma curiosité mais... Je ne vous ai jamais vu dans la région et... Je me demandais ce qu'on pouvait bien avoir à faire dans un endroit si... Perdu..."

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Habitué à la solitude, plus qu'au dialogue, Sean avait pourtant décelé dans cette réponse, une banalité qu'il ne connaissait que trop bien : le mensonge. Accoutumé aussi à observer gens et lieux sous toutes les coutures, il décida de ne pas envenimer la situation et de répondre à la question. Pudique, il lança un peu brutalement :
 " Je voyage ça et là. Je suis ici pour régler une affaire qui me touche de près. Un problème personnel. Très handicapant ".

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"Je connais cet endroit mieux que personne, si je peux vous aider..." répondit-elle en souriant.
 
Aélys était une jeune fille de la campagne, rêvant d'aventure. Elle avait appris à lire seule, et s'était délectée des récits de voyages et des légendes épiques. Malheureusement la vie en avait décidé autrement, et elle avait dû s'occuper de son petit frère, brisant ses rêves de découvrir le monde.

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" J'ai déjà trouvé ce que je suis venu chercher. Malheureusement, la solution est ailleurs. Etant donné que j'ai terminé ce que j'ai affaire, je vais sans doute reprendre mon voyage. Mais puisque vous connaissez l'endroit, peut-être sauriez vous m'indiquer un bon endroit où passer la nuit ? ".
Le soleil se couchait doucement et la forêt s'obscurcissait. Le vent froid de la région soufflait dans les feuilles violettes. L'une d'entre elle tomba sur son épaule. Apeuré par le moindre contact, le géant évita la feuille de très peu. Il regarda ensuite la jeune demoiselle d'un air honteux.

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"Oui bien sûr, je travaille dans une auberge tous les matins. Ils seront ravis que je leur amène un client pour une fois !"
 
Le vent se levait, Aélys frissonna. Elle n'aimait pas rester dans la forêt la nuit. Elle haussa légèrement un sourcil quand l'homme esquiva la feuille. Intriguée, elle fit cependant mine de n'avoir rien vu.
 
"Venez, suivez-moi, ce n'est pas loin d'ici."

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Et ce panier que vous avez, à quoi sert il ? " réponda-t-il. 
 
Il remarqua le frisson d'Aélys et regretta de s'interdire de lui prêter son long manteau marron.
 
" Je vous suis. ".
Les deux individus sortirent de la forêt rapidement et Sean lança spontanément :  " Quand j'y suis entré cet après-midi, j'ai mis deux heures à me rendre là où nous nous sommes croisés. Vous ne m'aviez pas menti... ".

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"Oh, il me sert pour le ramassage des champignons..."
 
Son panier était cependant fort léger puisqu'elle avait passé l'après-midi à suivre un certain géant. Au fond de l'osier trônaient 6 champignons. Ce n'était pas avec ça qu'elle ferait de l'argent au marché. Mais bon, peut-être que le voyageur la remerciera de lui avoir montré le chemin ?
 
"J'ai grandi dans cette forêt !" dit-elle d'un ton enjoué.
La ville apparut, à vingt minutes de marche. Aélys ôta ses sabots et les rangea dans son panier.
 
"L'auberge est à l'entrée de la ville. Ce n'est pas luxueux, mais c'est propre et la nourriture est bonne !"

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Les six petits champignons qui se battaient dans son panier faisaient peine à voir. Après une courte réflexion, Sean répondit sans frémir :
 
" Excusez-moi, je n'y connais rien en champignons, mais comment se fait il que vous en ayez si peu ? Ce n'est pas suffisant pour alimenter une auberge, j'imagine... Auriez vous des difficultés à en trouver ? ".
Sean avait trop attendu pour poser sa question et la ville trônait là, après une longue marche, éreintante pour un fainéant de ce calibre.
" Je vous remercie pour votre aide, vous m'avez permis de gagner beaucoup de temps, en me guidant à travers cette forêt. Peut-être puis-je vous rendre la pareille ? ".

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Elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui pose cette question. Elle rougit brusquement, comme une enfant prise sur le fait.
 
"Oh non non ! C'est que j'ai rêvassé au lieu de travailler... Et puis ce n'est pas pour l'auberge, j'essaye d'en vendre au marché..."
Elle n'était pas mécontente de changer de sujet.
 
"Oh non, merci, ce n'est pas la peine !"
 
C'est à ce moment précis que son ventre se mit à gargouiller bruyamment. Elle ne bougea pas, espérant que Sean n'ait rien entendu.

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Il vit ce visage d'ange rougir légèrement. Il sourit intérieurement. 
 
" Vous n'allez pas gagner grand chose avec ces champignons... Avez vous au moins un endroit où dormir ? ".
Alors qu'Aélys l'assurait de l'inutilité de sa proposition, il entendit un léger gargouillis, à peine audible.
" Peut-être que je peux vous offrir un repas digne de nom ? Votre corps crie famine... apparemment. ".

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"Oh oui, bien sûr, je vis ici à l'auberge !"
 
En réalité, elle dormait sur une paillasse dans l'écurie de l'auberge. Mais c'était toujours mieux que dans la rue.
 
"Oh non, je ne peux pas accepter."

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" Je suis ravi de savoir que vous m'accompagnez. Vu mon sens de l'orientation, j'aurais sans doute réussi à me perdre ".
Malgré les deux sous qu'il gardait précieusement dans sa poche, Sean insista auprès de la demoiselle. Fermement décidé à lui faire accepter sa proposition, qui n'était qu'un renvoi d'ascenseur, auquel il tenait pourtant absolument.
 
" Je ne manque pas d'argent " dit il en ouvrant sa main gantée. Son trésor tout entier au creux de sa main, son ton un peu sévère ne flancha pas. " Prenez au moins ces piécettes en gage de ma gratitude. Je comprendrais. ".

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Le regard de la jeune femme se durcit légèrement.
 
"Je ne veux pas de votre charité."
 
Susceptible sur ce sujet, Aélys ne supportait pas qu'on puisse la prendre pour une mendiante. Elle avait toujours travaillé pour gagner sa vie.
Et quand Aélys était vexée, elle ne le cachait pas.

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Visiblement, ses yeux le criaient, la demoiselle était vexée.
 
" Je suis navré si je vous ai offensé, mais je tiens juste à vous rendre la pareille. J'ai une dette envers vous et je souhaite m'en acquiter avant de reprendre ma route. Dites-moi ce que je peux faire et je m'exécuterai ".
Impassible et les yeux fixes, dépourvus de clignements, rien ne laissait présager une telle gentillesse.

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La jeune femme était légèrement mal à l'aise. Il la fixait de ses yeux de glace. Aux mots "reprendre ma route", une étincelle de curiosité brilla dans le miel de ses yeux. Elle entendit à peine le reste de la phrase.
 
"Oh, où allez-vous donc ?"

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" Je dois aller plus au nord... Affronter le froid piquant des hautes montagnes ".
 
Toujours décidé, il insista à nouveau.
 
" Vous ne m'avez pas répondu. Que puis-je faire pour vous ? ".

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Aélys réfléchit un instant. Elle inspira profondément, ferma les yeux et demanda :
 
"Emmenez-moi avec vous."
 
Elle rouvrit les yeux, le regard interrogatif.

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Il sursauta en entendant son ordre. Sans rien dire il lui tourna le dos et lança : 
 
" Je suis exténué, la nuit porte conseil. Je ne suis pas certain d'être capable de vous exaucer. Mais la nuit porte conseil. Je vous donnerai ma réponse demain matin ".
Un long silence s'installa et il lui proposa de marcher vers l'auberge pour rompre le malaise.

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Déçue, elle ne répondit pas. Elle avança vers l'auberge. Une fois à la porte, elle s'arrêta. Elle n'entrait pas par l'entrée principale.
 
"Bien, je dois vous laisser, je pars par là moi."
 
Elle lui désigna la petite allée à côté de l'auberge. Cette ruelle donnait sur les cuisines à droite, et les ordures s'y accumulaient. Au fond, une vieille écurie, avec deux chevaux.
Elle fit une légère révérence. "Passez une bonne nuit. Je serais de service demain matin."

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Il observa la ruelle et s'étonna de sa réponse. D'autant que la nuit venait de tomber : 
 
" Il se fait tard... N'allez vous pas dormir dans votre chambre ? ". Elle s'était éloignée sans répondre.
Il lui lança un " Bonne nuit " amical et entra dans l'auberge avec une idée derrière la tête. Demain, il partirait tôt, décidé à finir sa quête en solitaire.

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Ce soir là, Aélys ne dormit pas. Elle écrivit une lettre et prépara un sac de vivres. Il ne voulait pas d'elle ? Elle s'imposerait. Elle n'en pouvait plus de cette vie ici.
A l'aube, la jeune femme serait en train de laver le sol de l'auberge.

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Soulagé, il ouvrit la porte de sa chambre de prêt et découvrit une pièce vétuste et à l'odeur un peu mauvaise. 
 
Il ôta tous ses vêtements et, serein, il se glissa dans ses draps, après avoir inséré son trésor dans une enveloppe posée sur la table de nuit. Il écrivit " Pour Aélys " en s'appliquant le plus possible. Il s'endormit comme une masse, persuadé de son plan sans faille. Car même si quelqu'un entrait, cette malédiction, qui l'avait rendu invisible, lui permettrait de se débarrasser sans mal de sa bienfaitrice. Mais la fatigue lui avait fait oublier l'ultime détail de ses vêtements posés négligemment sur le sol et la couette, qui, de l'extérieur, tenait apparemment sur du " rien ".

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Aélys se faufila dans l'auberge. Tel un chat, elle avança vers la chambre du voyageur sans un bruit. Elle ouvrit la porte et entra dans la pièce. Elle trouva un coin d'ombre où elle se cacha, et s'accroupit. Ses yeux s'habituèrent à l'obscurité de la chambre. Au sol, des vêtements traînaient, sur la table de nuit, il y avait une enveloppe avec une inscription dessus. Elle était trop loin pour pouvoir la lire. Elle continua d'observer autour d'elle. Le lit semblait occupé. La couverte couvrait un corps, mais aucune tête n'était posée sur l'oreiller. La jeune femme prit brusquement peur. Un sorcier ? Elle décida alors de quitter la chambre.

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Ses ronflements résonnaient dans toute la pièce. Il se réveilla, réglé comme une horloge, peu avant le soleil. L'esprit embué, il se releva un instant et s'allongea de nouveau, sans penser aux mouvements de la couette. Après quelques minutes, il sortit du lit et enfila ses vêtements. Ses lunettes peintes, pour donner l'illusion d'yeux sur son nez, il s'apprêta à quitter la pièce et la ville comme il était venu. Dans l'anonymat le plus total.

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Dans la salle commune, Aélys passait le balai. Elle le passait au même endroit depuis 10 bonnes minutes, perdues dans ses pensées. Elle attendait qu'il descende. Son sac était prêt, caché dehors. Sous sa robe, elle avait mis un pantalon.
 
"AELYS ! Arrêtes dont de rêvasser et dépêche-toi de finir la salle, tu as des pommes de terre à éplucher !"
 
Elle soupira. "Oui Monsieur..."

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Avant de descendre l'escalier grinçant de l'auberge, Sean balança ses fripes par la fenêtre, située juste en face des marches. Ainsi, pensait il " je passerai inaperçu ". Complètement nu, sa peau frissonna et en descendant l'escalier, il glissa sur la marche la plus basse, irrégulière et légèrement humide. Un bruit énorme retentit. Une douleur intense résonnait dans sa anche et il chercha au plus profond de lui-même pour se dégager du passage. Sinon, quelqu'un lui marcherait forcément dessus.

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Aélys sursauta et laissa échapper un petit cri. Elle avait entendu le bruit d'une chute, mais elle ne voyait rien.
 
"C'est toi Aélys ?"
"Euh oui oui, j'ai bousculé une table !"
 
Elle regarda partout autour d'elle, collée contre un mur afin que personne ne la surprenne par derrière, armée de son balai.
 
"Qui est là ?" demanda-t-elle, pas trop fort afin que son employeur ne l'entende pas.

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La petite pot-de-colle s'était précipitée vers lui avec une vitesse impressionnante, à croire qu'elle s'y attendait. Incapable de bouger, le dos posé contre un mur dans un coin sombre, Aélys lui faisait face.
 
Sans réfléchir à ses mots, il lança : " J'ai mal... ".

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Surprise, son regard se dirigea vers la voix, sans rien voir.
 
"C'est vous ? L'homme d'hier soir ?"
 
Elle sentait sa présence dans la pièce.
 
"Je ne peux pas vous aider..." dit-elle, à la fois méfiante et perplexe.

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" C'est moi... Je suis désolé, je comptais partir comme un voleur... Je ne peux pas vous emmener... ".
" Mais il faut croire que le destin n'est pas d'accord ".
" J'aurais besoin d'eau fraîche, pour atténuer la douleur... Je vous en prie... Je dois me lever, pour pouvoir me soigner ".

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"Où êtes-vous ? Pourquoi ne puis-je pas vous voir ?" Elle ne bougeait pas, et ne quittait pas des yeux le coin de la pièce.
Méfiante, elle ne savait pas quoi faire.
 
"Qui me dit que vous n'attendez pas que je m'approche pour m'attaquer."

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" Votre regard se pose au bon endroit, je suis juste là où vous regardez. Vous ne pouvez pas me voir à cause d'un mauvais sort que j'ai reçu il y a longtemps, pour me punir d'une faute que je n'ai pas commise ".
Je vous assure que je ne peux pas bouger. Et vous savez que c'est vrai. Vous avez entendu le vacarme causé par ma chute, après tout... ".
" Donnez moi une craie, je vous indiquerai où poser la bassine. Je vous en supplie. Vous avez eu le coeur de m'aider une fois. Je vous implore de l'avoir à nouveau "?.
Si vous m'accordez cette faveur, je vous jure de tenir ma parole et vous pourrez m'accompagner ".

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Aélys ne dit rien. Elle sortit brusquement de la pièce.
Elle revint un instant plus tard avec un seau d'eau bien fraîche, une éponge, une serviette, et un petit paquet en papier. Elle posa le seau et ouvrit le paquet. Dedans, de la farine. Elle en saupoudra là où devait se trouver Sean.
 
"Comme ça, je sais à peu près où vous êtes..."
 
Elle approcha le seau.

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La silhouette farineuse de Sean se dessina comme par magie. Il plongea l'éponge dans l'eau froide et la serra pour l'essorer un peu. Il poussa un cri de soulagement lorsqu'il posa l'éponge dans le bas de son dos. Il avait si mal que la sensation de démangeaison que la farine provoquait dans ces articulations lui passait au dessus de la tête.

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"Dépêchez-vous, il ne faut pas qu'on vous voit ainsi ! Par ici on déteste la magie !"

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Il tentait de se relever sans succès. " Je suis désolé, je n'arrive pas à me lever... ".

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Elle s'approcha de lui et tendit la main vers lui.
 
"Prenez appui sur moi."
 
S'il tentait quoique ce soit, elle avait un couteau à portée de main dans sa botte.

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Il posa sa main lourde sur son épaule et se laissa guider. " J'ai jeté mes vêtements par la fenêtre qui se trouve juste en haut des escaliers. Il faut vite aller les chercher. Vous irez plus vite sans moi. Je pense que je parviendrai à tenir debout un instant... Allez-y... je vous attends ".
Sa nudité, bien qu'invisible le gênait et l'avait poussé à donner des ordres.

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Habituée à recevoir des ordres, elle s'exécuta sans protester. En un instant, elle fut de retour avec les vêtements.

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Il enfila ses vêtements et sa silhouette se reforma. Il déplorait que les verres de ses lunettes se soient cassés dans la chute. Ses yeux bleus n'existaient plus. Il glissa les binocles dans une de ses poches et lui dit :
 
" Je ne saurai me faire pardonner de tout cela. J'ai toujours mal, mais je me soignerai sur la route. J'ai cru comprendre que nous devions nous dépêcher, alors allons-y ! ".

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"Suivez-moi"
 
Elle ôta sa robe, sous laquelle elle portait des vêtements plus convenables pour le voyage. Elle laissa son bonnet de servante et le reste à même le sol. Elle sortit, et alla chercher son sac avant de revenir vers son nouveau compagnon de voyage. Elle était terriblement excitée, mais elle n'en laissait rien paraître. Ils sortirent de la ville rapidement, sans croiser personne.

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" Il va falloir que nous nous organisions pour pouvoir survivre. J'ai beau être invisible, je ne connais rien à la magie. Je dois vous avouer que je n'ai rien sur moi. Le seul argent que j'avais se trouve dans une enveloppe dans ma chambre... pour vous. "
" Qu'avez vous dans votre sac ? ".

Samedi 27 juillet 2013 à 22:02

# L

"J'ai des fruits, de la viande séchée, du fromage, et de l'eau pour quelques jours. Je sais aussi chasser, et je connais les plantes et la forêt par coeur."

Samedi 27 juillet 2013 à 22:03

#G

" A croire que vous prévoyez de partir depuis longtemps... Je me trompe ? ".
" Vous semblez avoir beaucoup de talent pour quelqu'un qui passe le balai... ".

Samedi 27 juillet 2013 à 22:05

# L

"Ma mère était une sorte de sorcière... Elle faisait des potions, elle vivait dans la forêt. Elle était un peu folle, mais elle savait beaucoup de choses. J'ai dû me débrouiller par moi-même depuis toujours... Et je rêve de parcourir le monde depuis mon plus jeune âge."

Samedi 27 juillet 2013 à 22:07

#G 

Aélys répondait aux questions sans sourciller et cela fascinait Sean, qui ne comprenait pas comme elle pouvait se livrer ainsi à un inconnu qu'elle ne connaissait que depuis quelques heures...
Avec une sorcière comme mère, j'imagine que vous connaissez les Anciennes Stèles ? C'était pour cette raison que je me suis enfoncé dans ce bosquet violet...
 
" Celui qui trouvera la bonne stèle saura se guérir de tous les maux ".
Peut-être n'aurais je pas dû me baser sur les dires de ce délirant bonhomme...
" Chaque Stèle avec un effet précis, pour ceux qui savent les lire ? Cela me semble trop beau, même pour des objets magiques... ".

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