Mais à cette heure-ci, les deux globules avaient oublié toute expression et le cancre, ayant manqué à son devoir, avait perdu la tête, sous la lame cinglante et royale de Minas lui-même. Lui qui, sans que personne n'eusse pu le savoir, ressentait toujours une chaleur intense lui masser le ventre et un léger orgasme lui mouiller ses bas, à chaque exécution.
Bientôt, les deux individus furent ramenés à la citadelle la plus proche – celle d'où ils étaient partis - et, l'homme le plus fort et le plus méprisable du monde, avait fait le déplacement. Posté sur l'estrade, le torse bombé, les deux coupables d'on ne sait quoi, seraient bientôt morts, exécutés par la main trompeuse de Minas, celui qui n'avait de Dieu que la cruauté et le non-sens. Faible de sa clémence, mais fort de son orgueil, il souhaitait attendre que les deux compagnons se soient réveillés, pour parader devant eux. Il était ce genre d'homme qui refuse toutes négociations et qui n'accepte que « oui » comme réponse. Mauvais perdant, mauvais homme, il n'y avait plus que l'impression de victoire et l'odeur de la mort, qui le faisait bander.
Sean et Aélys, se jetaient des regards complices mais désespérés. La situation, qui, certes, semblait moins pire, n'avait apparemment qu'une seule issue : la pire de toutes.