"Excusez-moi, vous ne vous êtes pas fait trop mal ?"

Aélys s'approcha de Sean avec un air inquiet. Elle reçut l'énoncé de l'exercice suivant.

"D'accord ! Et si vous ne me retrouvez pas ? Que faisons-nous ?" dit-elle d'un air enjoué.

Elle s'enfonça alors dans l'épaisse forêt. Elle se mit à courir à travers bois. Elle avait l'avantage de connaître l'endroit comme sa poche. Au bout de cinq minutes elle s'arrêta. Elle était à peine essoufflée. Elle grimpa dans un grand chêne et se roula en boule dans un creux formé par de grosses branches noueuses. Elle passa les cinq minutes suivantes à vider totalement son esprit. Elle fût surprise d'y arriver avec facilité. Elle se concentra pour ressentir la vie autour d'elle. Elle sentait la sève couler dans l'arbre, elle savait combien il y avait d'animaux sur celui-ci, et où ils étaient. Elle chercha ensuite où pouvait se trouver son ami. Elle sentit qu'il approchait. Elle recroquevilla complètement son mental, se fondant avec l'âme du chêne.

 Depuis que cette nouvelle toge était apparue, Sean ne comprenait plus rien. Possédait il toujours les atouts pour enseigner à autrui, lui qui ne maîtrisait plus rien ? Il rit jaune en entendant les mots d'Aélys. Autrefois si sûr de lui, il se sentait faiblard et soudainement incapable. Fixant « son » arbre verdoyant, il ferma les yeux pour tenter de traquer la furtive demoiselle.

Rien ne fluctuait. Rien de suffisant pour la signaler à ses sens. Cet exercice lui rappelait son apprentissage : « Si tu dois poursuivre quelqu'un que tu ne vois pas, essaie de le sentir. Oublie tes yeux. Fais confiance à la magie. Aie une foi aveugle. ». Ces mots découpaient sa concentration.

Sous le coup de la colère, il se reprit. Et les paysages s'éclairaient enfin dans sa tête. Une nouvelle fois, des bruits de feuillages vinrent dissiper sa concentration. A peine ses yeux furent-ils ouverts, Sean avait disparu.